Enfin
le grand jour est arrivé ! Nous quittons Mindelo au Cap Vert, le 11 novembre
2004 en milieu d'après-midi pour entamer notre traversée de l'Atlantique
avec arrivée prévue au Marin en Martinique (2100 miles). Nous avons
fait le plein de carburant ; au total 100 litres dans chaque réservoir,
plus 140 litres en bidons, ce qui ne couvre que 1/3 de la traversée....
A peine sortis de la baie de Mindelo, nous pêchons un beau poisson (race
inconnue) qui va rapidement rejoindre le frigo sous forme de filets.
En soirée,
le vent commence à monter, la pluis arrive et nous commençons notre
traversée avec des vents qui monteront jusqu'à 45 noeuds et une
pluie incessante pendant 36 heures. Rien de tel pour s'amariner. Inutile de préciser
que le poisson tout frais est resté tranquillement au fonds du frigo !
Après ces grains, le vent retombe un peu et nous pouvons reprendre une
vie à peu près normale.
Le rythme s'organise autour des quarts, des repas, des siestes, et pour les enfants de l'école. Nous essayons de travailler un maximum pour prendre de l'avance et pouvoir accueillir les cousines qui nous rejoignent avec leurs parents (frère de Michel) 3 semaines pour Noël et Nouvel An.
L'équipage
se connait bien et nous savons, dès le départ, que l'ambiance à
bord sera bonne. Nous avons acquis une grande partie de notre expérience
en cata de sport et nous comptons bien faire avancer Theis correctement.
Les
quarts sont organisés d'une manière un peu particulière mais
qui a fait ses preuves. Cath fait beaucoup l'école aux enfants alors elle
a un quart fixe de 21h à 00h. Hubert, Lulu et Michel tournent sur les quarts
suivants 00h à 03h, 03h à 06h et 06 à 09h. dans la journée
les quarts sont libres mais il y a toujours deux personnes en veille et un qui
dort !
A bord, Lulu la boulange s'active aux fourneaux. Il a beaucoup de talents cachés : il fait du pain, du cake, fait de la couture et donne des cours en tous genres.Une vraie petite fée cet homme là !
Pendant ce temps là, d'autres font la sieste, se réveillent de la sieste mais toujours avec le sourire, la blague et la bonne humeur ! Hubert est plus spécialisé dans le réglage des voiles et veille à ce que l'ambiance du bord soit bonne et sonne "l'alaaaarme" dès qu 'une certaine léthargie s 'empare de nous !
et d'autres travaillent dur...
Nous
avons régulièrement fait de bonnes pêches dont un barracuda
de plus de 1 mètre suivi d' une dorade Coryphène et d'un autre Barracuda,
tout cela en quelques heures. La même pêche miraculeuse s'est reproduite
quelques jours plus tard. Il ne faut pas longtemps à Michel pour vider
et préparer les poissons. La dorade en carpaccio, quel régal !
Pour
pêcher voilà les leures que nous avons utilisés. Un montage
spécial imaginé par Michel et réalisé par Lulu et
un double leure, le premier s'étant fait croquer plusieurs fois !!
En plein milieu de l'Atlantique, nous sommes obligés de refaire le plein car les moteurs tournent régulièrement par manque de vent. Manoeuvre un peu périlleuse. De même aller dans le mat ne se révèle pas facile.....
Au
niveau météo,. nous avons échangé avec E Wesolek de
la société Météopartner. Nous sommes descendus directement
sur le 14 parallèle pour essayer de trouver une zone de vent peu perturbée.
Les trois premiers jours ont été assez perturbés, dépressions
tropicales, vent avec rafales. Le milieu de la traversée fut assez paisible
avec des vents autour de 10 à 15 nds et nous avons utilisés les
moteurs pour ne pas faire chuter la moyenne. Pour les 600 derniers miles nous
avons du être vigilants car ce fut une succession de grains plus ou moins
violents et de la pluie!
Au niveau matériel l'axe de vide mulet à
laché. Heureusement j'avais un axe de fixation de coque de F18 et cela
a bien tenu. La latte du haut a cassé dans les manoeuvres.
Le record de la traversée 13,8 nds
Impressions
de Nav
Lulu
: Depuis longtemps cette traversée de l'Atlantique me faisait grande envie.
Merci à la famille Hardy d'avoir pu réaliser ce rêve. Accompagnés
d'Hubert, nous avons passé un mois extra. Je souhaite que la suite de votre
voyage se passe comme ces
bons moments passés ensemble.
Encore merci de tout coeur. Lulu.
Hubert
: Hardy petits ! Sacrés matelots ces lascars là !
Toujours prêt
à donner la main dans la manoeuvre surtout à remonter les lignes
avec 10 kg de poiscaille au bout. Les enfants à la canne à pêche,
le père aux fourneaux, t'y rajoute LUlu la boulange et Cath dans les quarts
pluvieux et tu auras la description exacte de la traversée couchette Atlantique.
Hubert
Pour cette traversée, j'avais prévu entre 14 et 17 jours, nous en avons mis 15.La route théorique était de 2073 miles et nous avons parcourus 2138 miles.....Nous n'avons manqué de rien mais nous avons du gérer le fuel et l'énergie tout au long de la traversée. Le début de la traversée fut agité avec la traversée d'une dépression tropicale qui n'était pas prévue aussi forte. Au milieu de l'Atlantique, le beau temps est revenu mais le vent a faibli. Cela a permis à tout le monde de bien se reposer,de pêcher,de lire et de préparer de bons petits plats.... La fin du parcours a été un slalom entre les grains très ventés et pluvieux pour certains. Mais au bout la récompense : arriver là où on veut avec un lever du jour extraordinaire. Les enfants n'ont pas eu peur et n'ont pas trouvé le temps long, ils ont super bien travaillé et ont pris de l'avance pour pouvoir profiter des Antilles. Ce fut une belle épreuve réalisée dans les objectifs: suffisamment rapide pour ne pas s'ennuyer mais très sécurisant pour un traversée familiale.
le
dernier lever de jour.....
La
première plage les Salines...